« Le principe n’était pas de nous former, mais de nous briser », a lancé Jocelyne Guidez dans l’hémicycle en s’appuyant sur le témoignage d’un militaire victime de harcèlement. Jeudi dernier, l’Armée de Terre a annoncé avoir ouvert une « enquête de commandement », après le dépôt de plusieurs plaintes de militaires, pour des faits de « violences volontaires, de harcèlement moral, de menaces, de mise en danger de la vie d’autrui et de provocation au suicide ».
« Je souhaite respecter la parole des victimes et l’accompagner », a assuré Sébastien Lecornu. « Des enquêtes de commandement doivent avoir lieu, mais elles doivent aussi s’accompagner d’une procédure judiciaire », a-t-il réclamé, précisant que l’affaire a suscité « la colère » au sein du gouvernement.
« L’autorité n’autorise pas les sévices et les abus dans l’armée existent », prévient Jocelyne Guidez. « Quand l’engagement devient souffrance, nous ne pouvons rester dans l’indifférence ».
« Des dérives individuelles »
Vendredi dernier, auprès du Parisien, l’une des victimes a témoigné du harcèlement subi au sein de l’armée. « J’étais traité de sous-merde à longueur de journée », a-t-il confié. « A la fin, si je restais, soit je m’en collais une, soit j’allais finir par en buter un ». Dans un communiqué, le ministère des Armées a indiqué « condamner fermement » ces pratiques.
Pour le ministre, il s’agit désormais « d’éloigner les auteurs » et non les victimes. « L’institution doit être capable de se débarrasser de ses canards boiteux », souligne-t-il en espérant que les « dérives individuelles » ne portent pas atteinte à « la réputation de l’institution militaire » dans son ensemble. « Il s’agit ici de réputation, mais également du succès des armées en France ».