Prix du Sénat du Livre d’histoire 2025 : Jean-Baptiste Fressoz récompensé pour son « Histoire de l’énergie »

Pour sa 22e édition, le jury du prix du Sénat du Livre d’histoire est venu saluer le travail de Jean-Baptiste Fressoz, spécialiste de l’histoire environnementale et climatique. Un nouveau prix va permettre, à un jeune chercheur, de publier sa thèse.
Marius Texier

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« L’histoire est encore plus importante aujourd’hui puisqu’elle permet de délier la complexité », lance la sénatrice socialiste Sylvie Robert, présidente du jury 2025.

A l’issue d’une délibération, les 19 membres du jury composé en majorité d’historiens, de journalistes et pour la première année de sénateurs, ont élu, à la majorité, l’ouvrage « Sans Transition. Une nouvelle histoire de l’énergie » aux éditions du Seuil de Jean-Baptiste Fressoz. « La question des énergies, des transitions et la manière dont l’auteur s’interroge dans l’ouvrage, est un vrai sujet dans le débat public, mais également pour nous, parlementaires », explique la présidente. « L’auteur nous questionne et nous renvoie à nos propres représentations. Il remet en question des concepts que nous nous sommes forgés ».

Questionner le concept de transition

« J’ai voulu raconter une nouvelle histoire de l’énergie », souligne Jean-Baptiste Fressoz, chargé de recherche au CNRS et auteur de huit ouvrages. En 2024, le spécialiste de l’histoire environnementale et climatique a été nommé par le gouvernement français pour participer au groupe III du GIEC.

Dans son ouvrage, il remet en cause le concept de transition dans l’histoire : « Nous n’avons jamais eu de transition, puisque toutes les énergies et toutes les matières sont entremêlées. La preuve avec la révolution industrielle. Il est raconté que nous sommes passés du bois au charbon, alors que l’Angleterre a consommé plus de bois au XIXe et au XXe siècle qu’elle n’en a brûlé au XVIIIe ».

Pour l’auteur, nous ne sommes toujours pas engagés dans la transition énergétique : « Il y a une forme de transition dans la production de l’électricité, mais dans l’ensemble des secteurs, c’est très faible. Selon lui, la solution n’est pas là : « Cette idée de transition conduit à une grande procrastination qui ne permet pas de faire des efforts de sobriété ».

Réjoui de son prix, Jean-Baptiste Fressoz offre même une piste de réflexion aux parlementaires pour lutter contre la crise climatique. « Le Sénat devrait parler du commerce international plutôt que des sujets liés à l’éolienne ou au nucléaire », prévient-il. « La moitié des émissions de CO2 des Français provient des biens que l’on importe ».

« Accroître son rayonnement »

« Ce prix nous permet de nous questionner et d’avancer dans notre réflexion individuelle, mais également collective », salue Sylvie Robert. Créé en 2003 par le Sénat, l’objectif du prix est de « rendre hommage aux historiens, jeunes auteurs, chercheurs ou historiens confirmés ». L’an passé, l’édition n’a pas eu lieu. « En réformant le prix en 2024, nous avons souhaité accroître son rayonnement », précise la présidente.

Pour cette nouvelle édition, un nouveau prix a été instauré. Intitulé, « Diffusons l’histoire », ce prix offre la possibilité à un jeune chercheur en histoire de faire publier sa thèse de recherche. Le premier récipiendaire est Antonin Gay-Dupuy pour son travail sur les « bidonvilles en France dans les années 1950 – 1980 ».

« Le prix du Livre d’histoire du Sénat a une longue histoire », se félicite Sylvie Robert. « Nous nous inscrivons dans cette continuité ».

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